On ne fait pas le journal, bien entendu.
On aurait un imprimeur qu’on ne le ferait pas davantage. Tout le monde veut écrire le Premier Paris, avoir les plus grosses lettres, et un titre très noir dans une masse de blanc. Il n’y aurait que des grosses lettres et des titres énormes. Pas de place pour les articles !
Puis on se battrait deux jours après.
Je serais accusé sûrement de baver sur les tombeaux ; car il y a des morts que je jugerais à l’égyptienne et dont je souffletterais le crâne.
Quelques phrases de Matoussaint m’ont fait personnellement bondir ; je n’oublie pas que c’est lui qui a dit, à propos de Renoul caressé par Béranger : « Bercé sur les genoux de cette tête vénérée. »
Mais est-ce que nous saurions faire un article tout du long ? — Des vers, oui, — un article, je ne crois pas !
J’ai bien vu, quand j’ai commencé mes Tombes révolutionnaires. — Je répétais toujours la même chose, et toujours en appelant les morts : « Sortez, venez, rentrez, entendez-vous ! Ô toi, ô vous ! » Et j’avais mis du latin et cherché en cachette dans les discours de 93…
Sparte, Rome, Athènes… J’en plaisantais au collège et je trouvais que c’était inutile, bête, les républiques anciennes, grecques, romaines !… Lycurgue, Solon, Fabricius, et tous les sages, et tous les consuls !… Je vois à quoi cela sert maintenant. On ne peut pas écrire pour les journaux républicains sans connaître à fond son Plutarque. Est-ce qu’il y a une seule page des