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IX

Un article de la Rue m’a retiré le pain de la bouche. J’y signalais comme farceurs ou fusilleurs futurs les députés de Paris.

Désormais, les journaux de l’opposition me sont fermés. J’ai osé toucher aux idoles : les bonapartistes m’ont emprisonné, les tricolores vont m’affamer.

Chaque barreau de l’échelle parlementaire porte un des cinq coqs de la gauche que j’ai déplumés, dont j’ai fait saigner le croupion. Ils ont juré, pour leur revanche, de me faire saigner l’estomac et le cœur.

On ne laissera pas plus gazouiller mes rossignols littéraires qu’on ne laissera aboyer mes colères politiques. J’ai engagé la lutte, le rire aux dents. Il faudra que ces dents s’allongent, ou que je me les laisse arracher, que je demande grâce, et que j’aille leur lécher les bottes.

J’ai vraiment eu une riche idée en écrivant ces