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politique ma réputation naissante, de sauter en plein champ de bataille…

Girardin m’a guéri de ce rêve-là.

Je ne me suis fié, cependant, ni à ses avis, ni à ses conseils. J’ai monté d’autres escaliers — je les ai redescendus Gros-Jean comme devant. Nulle part il n’y a de place pour mes brutalités.


Je laisse bien passer le bout de mon drapeau entre les lignes de mes chroniques du Figaro ; dans mes bouquets du samedi je glisse toujours un géranium sanglant, une immortelle rouge, mais perdue sous les roses et les œillets.

Je raconte des histoires de campagne ou de baraque, des souvenirs du pays ou des amours de foire ; mais, si je parle des va-nu-pieds, c’est en saupoudrant de soleil leur misère, et en faisant cliqueter les paillettes de leurs costumes.


LE LIVRE

Voici qu’en comptant les feuillets, il me semble que j’ai achevé mon œuvre ! L’enfant est sorti… celui dont le premier tressaillement date de l’enterrement de Murger !

Le voilà devant moi. Il rit, il pleure, il se débat dans cette ironie et ces larmes — j’espère qu’il saura faire son chemin.

Mais comment ?