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III

Il fait lugubre dans ma chambre, une chambre de trente francs qui a vue sur un boyau de cour où, au-dessus d’un tas de débris, est juché un pigeonnier dont les roucoulements me désespèrent.

Je n’entends guère que cette musique irritante, et les sanglots d’une femme qui occupe, près de moi, un cabinet sombre qu’elle n’arrive pas à payer, et qui se lamente — institutrice à cheveux gris dont on ne veut plus et qui cherche des leçons à dix sous.

La malheureuse ! Je l’ai rencontrée l’autre soir qui, pour ce prix-là, offrait à des garçons de salle du Val-de-Grâce ses caresses de vieille et entrouvrait sa robe pour laisser prendre ses seins.


J’aurais voulu partir : il me semble qu’il passe à travers la cloison une odeur qui empoisonne ma pensée !

Il a bien fallu rester, cependant, et ne point donner