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jésuites — leurs premiers maîtres ! — par des chemins de scélérats, au but qu’ils ont juré d’atteindre.

Il aurait fallu que Vermorel naquît dans un Quatre-vingt-treize. Il était capable d’être le Sixte-Quint d’une papauté sociale. Au fond, il rêve la dictature, ce maigre qui est venu trop tard ou trop tôt dans un monde trop lâche !


Parfois une rancœur lui prend.

Pour ceux qui ont cru au ciel, souvent la terre est trop petite ; et, ne pouvant frapper ou être frappés sur les marches de quelque Vatican de faubourg, en plein soleil, ils se dévorent les poings dans l’ombre, ces déserteurs de la chaire ! Ayant ruminé la vie éternelle, ils agonisent de douleur dans la vie étroite et misérable.

Le spleen ronge, avec la gloutonnerie d’un cancer, la place où jadis ils croyaient avoir une âme, et fait monter la nausée du dégoût jusqu’à leurs narines, qui palpitèrent aux odeurs d’encens. Faute de ce parfum, il leur fallait le parfum de la poudre… or, l’air n’est chargé que de torpeur et de couardise ! Ils se débattent quelque temps encore ; un beau soir, ils avalent du poison pour crever comme les bêtes — qui n’ont pas d’âme !


C’est ce qu’il a fait, lui, jadis !

Il s’est donné six mois. Il a essayé de dépenser sa fièvre, de distribuer son mal, successivement édi-