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une tête mignonne, ronde et douce sous la calotte coquelicot, qui effeuillent des roses ou secouent l’encensoir en avant du dais où le prélat donne la bénédiction.

Le crâne de Vermorel appelle le petit couvercle pourpre, quoiqu’il y ait mis le bonnet phrygien.

Il zézaie presque, ainsi que tous les benjamins de curé, et sourit éternellement, du rire de métier qu’ont les prêtres — rire blanc dans sa face blanche, couleur d’hostie ! Il porte, sur tout lui, la marque et le pli du séminaire, cet athée et ce socialiste !


Mais il a tué, de son éducation religieuse, ce qui sent la bassesse et l’hypocrisie ; il a arraché, en même temps que ses bas noirs, les vices de dessous des dévots, pour en garder les vertus féroces, l’énergie sourde, la tension vers le but, et aussi le rêve inconscient du supplice.

Il est entré dans la Révolution par la porte des sacristies, comme un missionnaire allant au-devant de la cangue en Chine ; et il y apportera une ardeur cruelle, des besoins d’excommunier les mécréants, de flageller les tièdes — quitte à être, lui-même, percé de flèches, et crucifié avec les clous sales de la calomnie !


Lisant tous les jours son bréviaire rouge, commentant, page par page, sa nouvelle Vie des Saints, préparant la béatification de l’Ami du peuple et de