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— Ah ! mais non !


J’allais partir quand, entre les battants d’une porte qui vient de s’ouvrir, j’ai vu se glisser la tête d’un type du Figaro, Richebourg, qui était secrétaire de l’administration quand j’étais chroniqueur, et qui, une fois ses chiffres alignés, bâtissait des plans de romans qu’il comptait bien vendre, un jour, trois sous la ligne.

Il est envoyé par Villemessant pour demander que l’on veuille bien revenir sur l’arrêté de suspension dont est frappé le journal.

Il invoque la liberté de la Presse, et fait appel à ma clémence.


Je n’ai pas tant de pouvoir que ça, mon garçon !

La force anonyme qui s’est emparée de Paris et qui rédige les proclamations et les décrets n’obéit pas à M. Vingtras, journaliste, et partisan du laisser dire à outrance. Certes, je suis d’avis que, même dans le brouhaha du canon et en pleine saison d’émeute, on devrait permettre aux mouches d’imprimerie de courir à leur guise sur le papier, et je voudrais que le Figaro qui longtemps me laissa libre, le fût aussi.


Mais le maître de lavoir s’est levé :

— Libre, le Figaro ? Allons donc ! Il n’a fait que blaguer et salir les socialistes et les républicains,