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les vaincus, et jurant sur l’honneur qu’il m’avait parfaitement reconnu — oui, moi, Vingtras ! — la nuit du 31 octobre, à l’Hôtel-de-Ville : que j’étais parmi ceux qui braillaient le plus fort, et qui parlaient de l’expédier à Mazas.


Pour lui mettre la trompe dans son mensonge, il a fallu que j’aille déclarer :

1o Que moi qui ai tâté de Mazas, je préférerais faire guillotiner un camarade que d’y envoyer un ennemi ;

2o Que je le crois lui, Ferry, plus digne de la fessée que du martyre ;

3o Qu’il m’a été impossible, à mon grand regret, d’injurier le Gouvernement sur sa chaise curule, puisque je suis poursuivi pour avoir, à La Villette, à cette heure-là, séquestré le père Richard, maire légitime, et rendu toute une population malade en la nourrissant de harengs « destinés aux blessés. »


Il a bien fallu se rendre à l’évidence, mais Ferry a dû me recommander au prône ; et pour peu que le président du Conseil de guerre ait des attaches avec le Gouvernement, mon affaire est claire… ils vont me soigner ça !


11 mars. Au Cherche-Midi.

— Toi, Vingtras, tu en auras bien pour six mois.

J’en aurai peut-être pour six mois, ça, c’est pos-