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viennent aussi, qui sont poursuivis pour le 31 octobre, et sur qui on aurait le droit de mettre le grappin, qu’on démasquerait d’un revers de main, tant ils sont mal déguisés par leur cache-nez à trois tours et leurs lunettes de carnaval.

Et cependant, le Gouvernement fait le mort, et nous laisse grimper et dégringoler cinquante fois par jour l’escalier de la Corderie.


Elle est devenue un forum, cette Corderie !

Elle arme la Révolution, elle rédige les cahiers de l’insurrection future — elle serait capable de sauver la Patrie !… Elle m’a sauvé l’honneur, il n’y a pas longtemps !


C’était quand j’avais mon képi à quatre galons ! J’étais de garde au bastion. Un officier m’aborde :

— Vous ne savez pas le bruit qui court ? On prétend que vous étiez d’accord avec l’Empire dans votre campagne électorale contre Jules Simon.

— On dit cela !

— Tout haut.

Je plante là le bataillon. Je saute dans un fiacre.


Oui, on dit cela tout haut dans les cafés ; on l’a hurlé hier dans les réunions publiques.

C’est Germain Casse, le créole, qui a colporté la nouvelle.