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— À l’assassin !

Des hommes se ruent à la tribune et crient qu’à leurs côtés, là, sur le trottoir même, on vient de tuer un des leurs.

— C’est un sergent de la ville en bourgeois qui a tiré ! Toute la brigade du quartier, qui se cachait depuis le 4, a repris l’offensive !… Nous allons être attaqués !

Une panique dans les coins ; mais l’immense majorité se lève :

— Vive la République !


Et au-dessus des têtes luisent et s’agitent des armes de tout métal et de tout calibre.

Sous un rayon de gaz éclate un tranchant de hache prise on ne sait où. Dans une embrasure, un homme sort de sa poche des bombes qui ressemblent aux pommes de terre d’Orsini.

— Qu’ils y viennent !


Personne n’est venu. Le meurtrier s’est enfui.

Le retrouvera-t-on ? On ne sait.

Mais, séance tenante, il est voté que tous nous assisterons à l’enterrement.


On me pousse en avant du convoi, le jour des funérailles, et l’on réclame un discours du citoyen Vingtras.