l’œil, un broc et un veau braisé, sur lequel nous nous sommes jetés à belles dents.
C’est qu’on ne s’est pas collé grand-chose dans le fusil, depuis deux jours, et l’on a beaucoup crié : ça creuse !
— Est-ce qu’on est en révolution, papa ? demandent les enfants du chand de vin, qui croient qu’il s’agit d’une fête pour laquelle on s’habille, ou d’une batterie pour laquelle on retrousse ses manches.
Ma foi ! ça n’en a pas l’air… on ne dirait pas que quelque chose comme un empire s’est écroulé.
Maintenant, il s’agit de rassembler le peuple.
— Comment faire ?
— J’ai mon idée ! dit Oudet.
Il a vu un reste de régiment échoué au soleil d’une caserne. Il enfile la rue, va aux soldats épars, cherche un clairon dans le tas, le traîne vers une borne et lui dit :
— Monte là-dessus, et sonne pour la Révolution !
Et le clairon a sonné !
Taratata ! Taratata !
Tout le quartier accourt.
— Retiens tout le monde à la parade, pendant que nous allons chercher un cirque.
— Où çà ?