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Il s’agit de ne pas se vautrer dans ce fumier humain, et, pour ne pas y laisser pourrir le berceau de la troisième République, de revenir au berceau de la première Révolution.

Retournons au Jeu-de-Paume.


Le Jeu-de-Paume il est, en 1871, situé au cœur même de Paris vaincu.

Connaissez-vous, entre le Temple et le Château-d’Eau, pas loin de l’Hôtel de Ville, une place encaissée, tout humide, entre quelques rangées de maisons ? Elles sont habitées au rez-de-chaussée par de petits commerçants, dont les enfants jouent sur les trottoirs. Il ne passe pas de voitures. Les mansardes sont pleines de pauvres !

On appelle ce triangle vide la Place de la Corderie.


C’est désert et triste, comme la rue de Versailles où le Tiers-État trottait sous la pluie ; mais de cette place, comme jadis de la rue qu’enfila Mirabeau, peut partir le signal, s’élancer le mot d’ordre que vont écouter les foules.

Regardez bien cette maison qui tourne le dos à la Caserne et jette un œil sur le Marché. Elle est calme entre toutes les autres. — Montez !

Au troisième étage, une porte qu’un coup d’épaule ferait sauter, et par laquelle on entre