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L’INSURGÉ




I

C’est peut-être vrai que je suis un lâche, ainsi que l’ont dit sous l’Odéon les bonnets rouges et les talons noirs !

Voilà des semaines que je suis pion, et je ne ressens ni un chagrin, ni une douleur ; je ne suis pas irrité et je n’ai point honte.

J’avais insulté les fayots de collège ; il paraît que les haricots sont meilleurs dans ce pays-ci, car j’en avale des platées et je lèche et relèche l’assiette.

En plein silence de réfectoire, l’autre jour, j’ai crié, comme jadis, chez Richefeu :

— Garçon, encore une portion !

Tout le monde s’est retourné, et l’on a ri.


J’ai ri aussi — je suis en train de gagner l’insouciance des galériens, le cynisme des prisonniers,