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— Citoyen, dans une République telle que je la veux, chacun vide son pot. Il y a des corvées comme il y a des devoirs !

— Mais vous avez une tasse d’indiscipliné, un bénitier de ci-devant, vous trahissez !

— Non ! je suis centralisateur pour le fond et individualiste pour la forme. La giberne à tous, mais ronde ou ovale, au choix.

— L’exercice du tuyau serait-il obligatoire ?

— Ne plaisantez pas, jeune homme, je suis un vétéran ! Vous êtes trop nouveau, et pas assez mûr, pour avoir le droit de peser mes actions.

— Je ne demande pas à peser !


Trop nouveau ? pas assez mûr ?… Pas mûr encore pour le narghilé, non ! et pas fou des canules, l’ancien !

Ne voudrait-il pas que j’en eusse une aussi et que je m’exécutasse le matin, au commandement — sur un ordre du Comité du salut public. Artilleurs, à vos pièces !

— Je suis un pur, dit-il toujours.

Ah ! bien ! s’il n’était pas pur, après tant de coups de piston !

— Je reste à cheval sur les principes.

Il quitte bien les étriers une fois par jour, au moins.

— Nos pères, ces géants…

Mon père était de taille moyenne, plutôt petit ;