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en science sociale

l’employeur, quelles que soient ces mesures et les exigences auxquelles elles répondent. Pour ce qui est de l’expérience de vie ouvrière que tenterait un patron, je crois qu’elle serait instructive pour le patron, peut-être avantageuse pour l’ouvrier et pour nous à coup sûr qui y gagnerions de connaître l’état d’esprit de ce chef d’entreprise ; à tout le moins elle servirait à dégager la réaction du point de vue patronal sous l’influence de la vie ouvrière vécue par le patron. Toute tentative, quelle qu’elle soit et d’où qu’elle vienne, offre toujours de l’intérêt. Mais que la qualité de patron permette à l’observateur de se soustraire à toute « idée préconçue, » cette affirmation est plutôt téméraire. On ne voit pas pourquoi un chef d’industrie pourrait « se dépouiller instantanément » de ses idées de patron dont il est certainement « farci ». Il y serait au contraire beaucoup plus assujetti, par définition, étant partie au procès. Je ne récuse cependant pas sa compétence : il peut être suffisamment doué d’esprit critique pour se soustraire à ses influences de classe et aux suggestions de son intérêt.

D’ailleurs, que vaut au juste l’argument vague et facile tiré des « idées préconçues » ?

Si, par cette expression, l’on a voulu dire « préjugés », idées arrêtées en dehors de tout