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la méthode concrète

situation des ouvriers. — On me reproche encore de « faire des thèses à propos » des idées émises par mes camarades de travail. J’estime que toute occasion doit être saisie de contrôler dans et par la réalité vivante et vécue la valeur d’une idée, d’une doctrine, d’une thèse d’école. — On me dit : « vous vous êtes donné beaucoup de mal pour de maigres résultats. » Je réponds : le mal que l’on se donne n’est rien si l’on obtient un résultat, quel qu’il soit ; c’est le résultat qui importe, et non la peine qu’il coûte. — On m’écrit : votre enquête ne fait pas connaître les ouvriers à forts salaires ; elle est donc « incomplète ». Je ne m’étais pas proposé de faire une enquête complète : j’ai étudié ce que j’ai pu étudier et comme je l’ai pu faire, sans prétendre même avoir épuisé la matière observée ou avoir dégagé de mes observations tous les enseignements qu’elles comportent. — L’un s’exclame « vous ne concluez pas ! » L’autre : « vous concluez trop ! » J’ai conclu à ce que j’ai cru pouvoir conclure de ce que j’avais observé. Je ne me suis jamais préoccupé que d’exprimer les conclusions qui me paraissaient autorisées par mes observations. Mes conclusions demeurant liées à mes expériences, je tiens à publier mes nouvelles enquêtes dans leur ordre histo-