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en science sociale

vraie vie ouvrière, la vie ouvrière à perpétuité, j’en arrivais à être tenté de croire, sous l’action des réalités qui me pressaient de toute part, que j’étais véritablement soumis à cette dure destinée.

Dans cette lettre je note, enfin, une erreur de détail et une méprise. Il est inexact de croire que mon « point ne vue philosophique et psychologique » m’empêche de connaître la vraie vie ouvrière ou même de la vivre. Au contraire, il me permet de l’analyser, donc de la connaître, et, par la sensation de différence, de la sentir, donc de la vivre. — La phrase « …cette vie que l’auteur trouve drôle. » est le résultat d’une équivoque facilement explicable : nombreux sont les ouvriers qu’afflige la grossièreté de la vie ouvrière ; ils la sentent, la déplorent et la voilent de peur qu’elle n’excite le dédain ou la raillerie. Mais je crois que, chez mes lecteurs comme chez moi-même, elle n’a provoqué qu’une profonde tristesse, et quant aux responsabilités, je les ai nettement situées ailleurs.

Je tiens également à signaler une très intéressante remarque due à un professeur d’économie politique de l’une de nos Facultés de Droit. Il se demande si « le moment n’est pas