vail par l’État n’est pas adéquate aux exigences professionnelles et peut même leur être contraire : les tisseurs de Roanne ont fait grève[1] parce que la loi fixant la journée légale lésait leurs intérêts ; les intéressés seuls ont donc qualité pour légiférer sur eux-mêmes ; la profession doit gouverner la profession l’État ; est dépourvu de la compétence nécessaire ; il formule une solution générale là où conviennent les solutions particulières, et son activité légiférante s’inspire de préoccupations étrangères et même contraires aux intérêts qu’il s’agit de sauvegarder ; il ne devrait intervenir que pour harmoniser les législations spéciales à diverses professions ou à diverses régions, formuler les règles communes aux coutumes particulières et établir les rapports entre les divers intérêts professionnels et les intérêts économiques généraux, comme entre ceux-ci et les autres intérêts généraux du pays.
Les observations recueillies systématiquement par application de la méthode concrète peuvent être groupées, soit autour d’un métier déterminé dont on étudiera les modifications
- ↑ En octobre 1902. — Voir La Vie ouvrière, pp. 60 et 61. — Nul n’a oublié l’exemple tout récent (novembre 1913) de la grève des mineurs du Nord provoquée par un vote du Sénat autorisant 150 heures supplémentaires de travail par an.