Page:Valdour - La méthode concrète en science sociale.djvu/52

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
47
en science sociale

et morales de la vie ouvrière ; — je sais, pour l’avoir moi-même éprouvé en quêtant du travail de porte en porte, combien est décourageant cet état de chômage et de recherche nomade ; — je sais, par ma propre expérience, que l’ouvrier, sa journée de travail achevée, ne peut pas, comme l’ont rêvé quelques théoriciens, acquérir une véritable culture intellectuelle il est trop fatigué, il éprouve surtout le besoin de distraction et de repos ; il devrait donc, lorsqu’il entre dans le métier, posséder les éléments indispensables de culture générale et de culture professionnelle, et sa journée de travail devrait être assez brève pour qu’il pût vivre en homme, en chef de famille, et disposer du loisir nécessaire pour conserver et accroître les connaissances acquises dans sa jeunesse. L’observation directe et vécue de la vie ouvrière m’a permis, et de constater le caractère purement fictif de la liberté et de la souveraineté politiques qui sont présentées par les Jacobins comme des conquêtes de la Révolution française, et de voir avec tristesse, de sentir avec épouvante à quel profond abaissement, à quelle dégradation le régime industriel libéral issu de cette Révolution a conduit des ouvriers cependant doués de toutes les qualités naturelles de l’intelligence et du cœur. Je sais, parce que je l’ai vu, que la législation du tra-