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la méthode concrète

les rigueurs de la concurrence, élimine tous les ouvriers incapables d’un travail intensif et épuise, par l’intensité même de leur travail, les ouvriers capables d’y satisfaire : ces ouvriers n’atteignent pas la vieillesse ; « où donc sont vos ouvriers ? » demandait-on à un industriel américain l’industriel, pour toute réponse, conduit son visiteur au cimetière. Que l’ouvrier meure jeune, mais qu’il produise davantage ! Les organisateurs d’une entreprise nouvelle, tout comme les administrateurs d’une entreprise ancienne, obéissant à la même préoccupation, tiennent compte des exigences du capital et des nécessités techniques de l’affaire, mais se refusent à prendre en considération les besoins des hommes qu’ils emploient : conséquences fatales de cette idée païenne que la société doit être organisée en vue de produire de la richesse et non d’assurer aux travailleurs, sans lesquels cependant nulle richesse ne peut se créer, une dignité, une aisance, une indépendance, une vie familiale, un peu de joie, qui sont les exigences les plus impérieuses et les plus légitimes de notre nature.

Même à l’unique et strict point de vue économique, le système libéral, tel qu’il est impliqué dans sa propre méthode, offre un très