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la méthode concrète

vistes de l’école de K. Marx, eux aussi, subordonnent la vie intellectuelle et morale à la vie matérielle, l’homme à la machine, le producteur au produit, l’ouvrier à l’usine et absorbent l’individu dans la société. Pour les uns et pour les autres, une seule chose est essentielle : produire de la richesse. Que l’ouvrier souffre, qu’il meure, cela n’intéresse pas : s’il souffre trop pour supporter la fatigue d’un travail intensif, on l’élimine ; s’il meurt, on le remplace ; si le réservoir local ou national de bras s’épuise, on fait appel aux bras du dehors, des pays voisins ou des autres continents. L’homme est une matière première comme une autre : la machine réclame sa pâture de combustible, de minerais et d’ouvriers ; on lui donne charbon, fer et viande humaine. Qu’importe qu’au salarié soit interdite la vie familiale ! La question n’est pas qu’il possède un foyer avec ses responsabilités et ses joies, mais que sa production d’enfants, ou, si cette production est insuffisante, l’apport de peuples plus prolifiques permette de renouveler la fourniture de bras dont l’usine a besoin. Qu’importe que la vie du salarié soit abrégée par l’excès de travail et de privations, pourvu que l’on trouve toujours à alimenter, en salariés, l’industrie ! Toute l’économique consiste à créer de la