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la méthode concrète

des individus associés à ces faits, s’efforce enfin de ne pas détruire la trame vivante et vécue des phénomènes sociaux au premier rang desquels elle place l’homme lui-même[1].

Notre méthode complète donc les autres méthodes précédemment employées dans la science économique.

Mais ne serait-ce pas une méthode purement littéraire ? et, si cette méthode est scientifique, ne conduit-elle pas simplement à une science pragmatique ?

M. Lanson écrit[2] : « Il n’y a de science que

  1. Si cette méthode concrète de l’observation vécue ajoute beaucoup à notre connaissance de la réalité économique et sociale telle qu’elle nous apparaît, elle ne l’épuise pas encore : au delà de la science sociale s’ouvre le domaine de la métaphysique sociale. Tandis que l’une ne saisit la réalité que dans son rapport avec le sujet, l’autre se propose d’atteindre la réalité dans son rapport avec l’universalité des choses : « On suppose à tort que la science empirique fournit une connaissance intensivement complète du réel, alors qu’elle se tient tout entière sur le plan du phénomène et n’atteint donc du réel que son aspect relatif au sujet connaissant ; pour atteindre le réel comme objet, posé en lui-même, il faut de plus, par la collaboration de l’ensemble des sciences afférentes et de la métaphysique, procéder à une reconstruction critique qui est, à proprement parler, la tâche de la philosophie naturelle. Nous n’insisterons pas sur les difficultés qui hérissent cette tâche synthétique et sur le sens critique très sévère qui doit y présider… » (Joseph Maréchal, Science empirique et psychologie religieuse, dans les Recherches de science religieuse, janvier 1912, p. 21.)
  2. La Littérature et la science, p. 325.