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en science sociale

tions laissées à elles-mêmes, ou spontanément élaborées par la conscience où elles apparaissent, ou réuéchies et cultivées soit par les travailleurs eux-mêmes, soit par des personnes étrangères à leur classe. Ainsi seulement l’on peut déterminer les conditions psychiques et morales du travail, les relations entre le travail et la psychologie du travailleur. Le problème social ne doit pas être envisagé que d’un point de vue extérieur, matériel et inerte, mais aussi d’un point de vue intime et vivant. À l’étude des produits de l’activité de l’homme, il convient d’ajouter celle de cette activité même, de l’homme lui-même en état d’activité. Une telle étude n’est possible que par une enquête personnelle, enquête en action et dans une certaine mesure introspective, mais qui, s’exerçant sur soi et sur les autres, sera conduite au point de vue moral et psychologique. Ce qui caractérise essentiellement une telle méthode, c’est qu’elle envisage l’homme comme un fait économique, comme un fait social et comme le plus essentiel. Elle étudie quelles réactions produisent en lui les faits objectifs matériels, se préoccupe du retentissement de ces faits sur l’activité propre de l’observateur et des autres hommes observés, saisit les relations entre les faits matériels et l’activité psychique et morale