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vie matérielle assurée à la maison par leurs pères ou leurs frères ; mais elles veulent gagner pour dépenser ; le goût du luxe et de la toilette — parfois aussi la passion d’indépendance — les conduit à la porte des fabriques géantes et c’est pour se parer qu’elles besognent. De là une concurrence déplorable contre celles qui ont réellement besoin de gagner leur vie et un abaissement des salaires. Comment y remédier, comment réserver le travail uniquement aux ouvrières n’ayant que leur travail pour unique ressource ? L’auteur voudrait indiquer à ces ouvrières d’esprit supérieur des carrières d’art industriel qui ne sont pas encore ouvertes en Amérique. Y réussiraient-elles ? On en peut douter. Mais quelle que soit l’efficacité du remède, le mal est dénoncé et l’enquête demeure ; elle demeure en sa brutalité franche, en sa netteté positive que traversent, comme des épées brillantes, des rayons de poésie. Ainsi l’auteur écrit : « Un désir m’est souvent venu pendant mon travail, c’est le désir de voir des fleurs : une rose me semblait alors de tous les objets de la création le plus désirable ».

Cela entre cent. Et elle laisse percer là cet indice d’une sensation supérieure, d’une sensation qui doit pourtant être notée, car, confu-