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en science sociale

d’empêcher le peuple de travailler à l’amélioration de son sort terrestre ! »

L’auteur, s’il a sérieusement, comme on doit croire, fait métier d’ouvrier, n’a point poussé si loin l’expérience qu’il se soit senti ouvrier, qu’il en ait pris l’âme, qu’il ait cessé d’être, comme il dit, « un cérébral ». Il apparaît comme un reporter ingénieux, de ceux qui, durant une nuit ou une journée, se font mendiants, chemineaux, ou sous-secrétaires d’État, et amusent ensuite la galerie du récit de leurs aventures. Sans doute a-t-il dû faire durer un peu davantage ses tentatives ; sans doute y a-t-il porté plus de sérieux, mais guère.

Comme de juste, bien plutôt qu’aux défauts du régime industriel, et aux remèdes à y appliquer, sa cérébralité l’a porté presque exclusivement aux matières qu’elle a l’habitude d’envisager, telles la politique et la religion ; il dénonce l’alcoolisme, ce qui est bon, mais il n’annonce ni ne propose aucun remède. Il embrasse un certain nombre des revendications ouvrières, dont l’une des principales, à son gré, serait l’interdiction pour le patron de prendre ou même d’accepter des références sur les travailleurs qu’il embauche ; car les repris de justice ont, dit-il, tout autant le droit d’être employés que d’autres. Dans les conversations