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en science sociale

geoisie quelques fausses idées sur le monde des travailleurs.

Quelques écrivains, en effet, ne se sont pas contentés. d’aller parler au peuple : ils ont voulu vivre avec lui. M. Leyret s’est installé petit débitant et il a rendu compte de ce qu’il a observé En plein faubourg. Récemment M. Jacques Valdour a fait mieux encore : il a voulu être ouvrier lui-même et il vient de raconter ses impressions. Son récit est un curieux document qui mérite d’être consulté par tous ceux qui s’intéressent aux conditions de la vie sociale.

M. Valdour a d’abord été longtemps sans travail. Pour être embauché, il a quêté un emploi à Vierzon, à Montluçon, à Commentry, à Saint-Éloi-les-Mines, à Saint-Étienne. Il a en vain frappé à toutes les portes ; sa situation était celle de l’ouvrier qui a réalisé des économies, mais qui se trouve forcé au chômage. Il dépense vite à aller de ville en ville le peu d’argent qu’il a pu mettre de côté. Le chômage est démoralisant. Le sans-travail, humilié par les sollicitations auxquelles il doit s’abaisser, devient facilement un révolté. S’il est seul, il