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en science sociale
« Un Explorateur de la Vie Ouvrière.

« Quiconque a des idées se croit capable de résoudre la question sociale. C’est un éternel sujet de discussion. Si l’on admet qu’elle se réduit à une lutte de classes, il est bien certain que chacune des deux classes adverses a des opinions préconçues qui déforment généralement le problème. Il y a peu d’ouvriers capables de juger la bourgeoisie et il n’y a pas beaucoup de bourgeois qui se fassent une idée exacte de la vie ouvrière. Pourtant les uns et les autres se jugent avec assurance et chacun veut avoir raison.

Le journal ou l’orateur populaire fixent le sentiment de l’ouvrier. Le bourgeois se laisse renseigner par la littérature. Toute une génération a vu le monde du travail tel que Zola l’avait dépeint dans l’Assommoir ou dans Germinal. Ce sont les types conçus par le romancier, Coupeau, le vieux Bonnemort, les Maheu ou l’ambitieux Étienne Lantier, qui ont impressionné ses nombreux lecteurs et déterminé en grande partie le jugement qu’ils portent sur l’ouvrier. Jugement romanesque qui corrige à peine les souvenirs laissés par les Misérables de Victor Hugo ou les Mystères de Paris d’Eugène Sue. Il justifie à la fois les craintes d’un