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fort atténué par la défectuosité de l’exposition et par l’abondance obscure d’idées pseudo-philosophiques empruntées à divers « penseurs » alors en vogue, peu comprises, mal digérées, d’ailleurs absurdes et tout à fait inutiles à la solution des difficultés au milieu desquelles se débat la classe ouvrière ; rien mieux que ces livres n’accuse le trouble et l’obscurcissement que des idées fausses jettent dans des esprits dépourvus de défense et l’incapacité de ces anciens ouvriers à tirer de leur expérience et de l’histoire de leur vie tous les enseignements qu’elles pouvaient comporter. La même remarque s’impose à propos du volume autrefois publié par Godin sur son Familistère de Guise, et où l’exposé de cette expérience phalanstérienne, qui se réduit, en fait, à une simple entreprise coopérative de production, est alourdi de considérations mystico-panthéistiques coulées dans un jargon ridicule.

Il m’apparaissait donc que, s’il était nécessaire de se soumettre à la discipline de la vie ouvrière pour la connaître, la comprendre et tenter de l’améliorer, il ne convenait d’entreprendre cette expérience qu’après s’être soumis aux disciplines coutumières de la vie intellectuelle. Aux hommes accoutumés aux travaux de la pensée manquait l’expérience person-