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en science sociale

la vie ouvrière et, bien entendu, on prétend l’améliorer, mais on s’en tient malheureusement à cette prétention, pas fatigante. Et en attendant on l’étudie en gardant ses habitudes bourgeoises et ses manchettes… C’est plus élégant.

Un homme s’est cependant rencontré, d’une admirable énergie, d’une conscience invraisemblable — un original, je vous dis ! — qui pour connaître les ouvriers a eu cette idée, si simple en apparence et si extraordinaire dans la réalité, d’aller vivre de leur vie, et qui, l’ayant eue, l’a parfaitement exécutée, et s’est fait, des mois et des mois, ouvrier volontaire.

Or ayant appris par un article de Lucien Descaves dans le Journal que cet ouvrier exceptionnel avait précisément travaillé à Roanne, et de ses « observations vécues » avait fait un livre, nous nous sommes enquis de ce livre. Grâce à l’obligeance de notre éminent confrère, nous nous le sommes procuré.

« Ton livre est ferme et franc, brave homme ! » s’écrie Musset « après une lecture ». En fermant le livre de Jacques Valdour, je me suis souvenu du mot de Musset, et aussi de celui de Montaigne : « Ceci est un livre de bonnefoi. »

De bonne foi, ah ! certes oui ! Tellement que l’auteur ne prend jamais parti, hésite à conclure ou pour mieux dire ne conclut pas. Et