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me. » Il constate que, « pour tous, la beuverie est la plus grande joie des heures de liberté ». Un de ses compagnons, auquel il demandait ce qu’il ferait s’il venait à gagner le gros lot d’une loterie, lui répondit tranquillement : « Je me saoulerais. »

La plupart ne lisent même pas un journal, ou bien ils se repaissent de feuilles aux opinions violentes ; leur ignorance n’a d’égale que leur vanité : « Tous croient que savoir lire, écrire et compter, c’est savoir ». Ils discutent sur tout et se répandent en divagations : « À les entendre exprimer tout haut leurs ruminations coutumières, on est tenté d’estimer qu’ils sont en état d’ivresse mentale ; ce qu’ils ont entendu ou lu les enivre et leurs propos ont tournure de propos d’ivrognes. »

Ils sont, bien entendu, trop savants, pour n’être pas affranchis de toutes les superstitions ; mais, en réalité, « tout bon ouvrier moderne se croit sans religion, parce qu’il professe cette superstition de l’État, de la Science et de la Nature qui est la plus basse de toutes. » M. Valdour dit encore : « La Science est vraiment son adoration et son orgueil ; il croit la posséder et c’est elle — et quelle Science ! — qui le possède comme serf. » M. Jacques Valdour, au cours de son enquête vécue sur la Vie ou-