l’issue ! Surtout s’il n’est pas célibataire, s’il a charge d’âmes, femme, enfants, vieux parents, malades, infirmes… »
Pour les pauvres gens, chômer, c’est mourir un peu.
Cette vision devrait suffire pour glacer sur les lèvres, où il revient comme un refrain, l’absurde rabâchage : « L’ouvrier, aujourd’hui, ne veut plus travailler ! »
(Le Journal, 15 novembre 1909.)
« Parce qu’il se répand volontiers en déclamations et en récriminations, parce qu’il manifeste dans les rues et gesticule dans les meetings, nous croyons connaitre l’ouvrier. Nous ignorons, en réalité, à peu près tout de sa vie, de ses aspirations, de ses espoirs. Ce n’est pas dans les journaux qui font profession de le défendre qu’il faut chercher sur lui des renseignements : ils forcent la note, exagèrent ses misères et sa détresse, nous trompent sur son « état d’âme », pour employer un mot à la mode.