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L’ARMÉE ANGLO-HINDOUE

réduits à vivre dans des taudis de la manière la plus mesquine. Les Spartiates, il est vrai, se nourrissaient de brouet noir, mais, Dieu merci, leur temps est passé, et l’on pourrait peut-être introduire quelques améliorations heureuses dans l’armée française, non pas en imitant les messes des blues et des régiments fashionables, trop somptueusement montées, mais bien celles de l’armée indienne, dont le bien-être ne sort pas des limites du confortable. Les messes de l’armée indienne se distinguent de celles de l’armée de la reine en ce qu’elles ne sont pas fournies au tarif. Le corps d’officiers administre lui-même sa table et entretient généralement une basse-cour, des vaches pour le lait et le beurre, souvent même des moutons et des bœufs. Au bout du mois, la dépense est partagée parmi les officiers. Pour les vins, bières et spiritueux, à la fin de chaque dîner, on fait circuler un papier divisé en colonnes, en tête desquelles sont inscrits les noms des divers vins servis, et chacun s’inscrit à la colonne des liquides qu’il a consommés. La mess ne fournit point de déjeuner, chaque officier déjeune généralement chez lui, mais un repas froid, composé des restes du dîner de la veille, est préparé d’ordinaire l’après-midi dans la mess-room. À l’exception des temps de marche, où l’on dîne au jour, le dîner est servi à la nuit tombante. Dans une mess bien organisée, les dépenses mensuelles d’un officier qui vit sobrement et ne boit à son ordinaire que du sherry et de la bière, laissant pour les grandes occasions le Champagne et le bordeaux, d’un prix toujours exorbitant dans l’Inde ; les dépenses