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LES ANGLAIS ET L’INDE

de la mess et du billard, si attrayantes pour un jeune homme. Aussi ne croyons-nous pas avancer une opinion erronée en affirmant que bien peu d’officiers de l’armée anglo-indienne, ceux-là seuls qui ont une vocation spéciale, arrivent à une parfaite connaissance des secrets de l’art militaire. Le gouvernement lui-même semble peu s’inquiéter de cet état de choses, car les primes d’encouragement qu’il accorde aux esprits studieux de son armée ne portent qu’indirectement leurs études sur les sciences militaires. Ainsi les langues orientales, les connaissances topographiques, les études de jurisprudence, qui conduisent à des positions lucratives dans les états-majors ou dans les emplois civils, se rattachent bien à l’art militaire, mais n’en sont après tout que des corollaires assez éloignés. On peut donc affirmer qu’en fait de sciences militaires, à l’exception toutefois de l’artillerie et du génie, corps fort remarquables, dont les officiers subissent tous des examens sévères au collége de Sandhurst, les officiers de l’armée de l’Inde ne sauraient soutenir la comparaison avec les officiers d’aucune armée européenne. Faisons observer aussi, pour être juste, qu’au jour du combat ils ont toujours montré un mépris du danger, un dévouement au drapeau écrit en lettres sanglantes et glorieuses sur le butcher’s bill (la liste des morts), qui rachète et au delà, au point de vue militaire, ce qui peut leur manquer en fait de connaissances spéciales. L’opinion que nous venons d’émettre sur l’insuffisance des officiers anglo-indiens est, nous le savons, loin d’être populaire en Angleterre,