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LES ANGLAIS ET L’INDE

nistration du pays et de mettre leurs émoluments sur un pied suffisant. La juridiction des munsiffs fut étendue, et leur traitement élevé ; on créa le poste de principal sudder ameen, qui fut revêtu de toutes les attributions accordées précédemment au juge du service civil. Le poste de deputy collector fut institué en faveur des officiers natifs des finances. Enfin, dans presque toutes les branches du service, , les salaires et les pouvoirs des employés indigènes furent considérablement augmentés. Depuis lors jusqu’à nos jours, cette politique libérale a été suivie par tous les gouverneurs généraux sans déviation. Les exigences du service, les intérêts du budget de l’Inde, ont sans doute contribué à faire entrer l’élément natif en plus large proportion dans l’administration anglo-indienne, mais il serait injuste de nier que le désir de propager l’éducation dans la population indigène n’ait encouragé le gouvernement à prendre ces mesures empreintes d’un sage esprit de progrès. La question de l’éducation des natifs est en effet, il faut le reconnaître, une de celles dont le gouvernement anglais s’est occupé avec le plus d’ardeur depuis vingt ans, et en faveur de laquelle il a fait les plus grands sacrifices. Or, cette éducation que le natif reçoit de l’étranger, loin d’être un bienfait, n’est-elle pas un outrage de plus, si au sortir du collège il ne voit s’ouvrir devant lui aucune carrière où il puisse utiliser ses études ? La question de l’éducation des natifs et celle de leur admission dans les fonctions publiques se trouvent étroitement liées l’une à l’autre. Tandis que les collèges doivent préparer au