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LES ANGLAIS ET L’INDE

l’ancienneté soit exclusivement observée, et l’avancement dépend à la fois de l’habileté, des services du fonctionnaire militaire et de l’influence des patrons qui s’intéressent à sa promotion.

Le service civil auxiliaire comprend, avons-nous dit, deux classes distinctes : le service civil auxiliaire proprement dit (uncovenanted civil service) et le service civil natif (native agency). Le premier est composé d’Européens venus dans l’Inde pour y chercher fortune et ayant acquis une certaine connaissance des langues et des mœurs du pays ; il admet aussi des individus nés dans l’Inde de parents européens, mais tous ses membres professent le christianisme. Le deuxième, recruté parmi les populations indigènes, est de beaucoup plus nombreux. Appelé à jouer un rôle important dans l’administration du pays, il mérite qu’on en parle avec quelque détail.

La fortune du service civil natif a vu des phases bien diverses depuis l’arrivée des Anglais dans l’Inde, et ses jours de grandeur ont été suivis de bien près par des jours de décadence. Même plusieurs années après que l’empereur de Dehli eût cédé par traité à la compagnie des Indes le territoire des trois soubahs, Bengale, Behar et Orissa, l’administration resta organisée comme elle l’était sous les ministres du nabab. Soit crainte d’irriter les populations par des changements violents, soit ignorance de l’état de la contrée, de ses ressources et de ses besoins, le gouvernement de la compagnie ne fit acte d’intervention que dans la perception des impôts, et des