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LES ANGLAIS ET L’INDE

Fhistoire de l’Inde ne saurait échapper à l’attention la plus superficielle. Si depuis cinquante ans la race indienne a supporté la domination étrangère sans révolte, presque sans murmure, il faut l’attribuer à la sagesse des règlements primitifs qui ont organisé l’administration anglo-indienne en un corps spécial, exclusif, dans lequel la loi absolue de l’avancement à l’ancienneté donne des gages certains que le sort des populations ne peut être confié qu’à des officiers parfaitement au courant de leurs préjugés, de leurs habitudes. Là est le secret des succès merveilleux du gouvernement de la compagnie, là est l’écueil où viendra sans doute échouer la fortune anglaise dans l’Inde. Nous ne croyons pas que des baïonnettes européennes soient jamais appelées à arracher ce beau domaine au sceptre de l’Angleterre : un tel drame militaire, s’il doit se jouer un jour, ce dont Dieu garde le monde, aurait d’ailleurs pour théâtre Londres ou FÉgypte ; mais nous croyons sincèrement que des mesures d’amélioration, de réforme, l’esprit du mieux, ennemi du bien, sont destinés à faire dans les Indes orientales ce qui a déjà été fait et si victorieusement aux Antilles. Or, à notre avis, ce jour sera peu distant de celui où le service civil de l’Inde cessera d’être un corps spécial, et où les ministres de la couronne pourront recruter parmi les ambitions déçues de la métropole les officiers de la justice, de l’administration et des finances des trois présidences.

En dehors du service civil proprement dit (covenan-