Page:Valbezen - Les Anglais et l’Inde, 1857.djvu/58

Cette page n’a pas encore été corrigée
48
LES ANGLAIS ET L’INDE

européennes. Aujourd’hui tout cela est changé, grâce à la facilité des communications avec l’Europe, qui entretient chez l’Anglo-Indien l’esprit de famille, l’idée du retour. L’Inde n’est plus qu’une terre d’exil au delà de laquelle tout employé aperçoit l’Europe, les délices d’un bon climat, les charmes de la vie civilisée ; chacun pense à économiser assez d’argent pour pouvoir au moins passer en Europe le temps de son furlough ; enfin il faut avoir vécu à Calcutta pour savoir combien la vie dans une grande et riche communauté anglaise peut être monotone et ennuyeuse.

Ce nouvel état de choses est-il entièrement favorable à l’efficience des services civils et militaires de l’Inde ? Nous ne le croirions pas, s’il devait tendre à priver l’administration et l’armée du concours d’hommes d’expérience, versés dans les langages et les habitudes des populations natives. Heureusement pour la compagnie des Indes, les traitements des employés civils, quelque magnifiques qu’ils soient, ne le sont pas assez pour permettre au plus grand nombre de quitter le service au temps réglementaire. Si les dépenses de la table, des chevaux et du jeu ont considérablement diminué dans l’existence anglo-indienne, il en est d’autres qui ont augmenté dans la même proportion. Au sortir du collége de Fort-William, la première pensée de l’assistantmagistrat est de prendre femme, et les dépenses de la famille, les voyages de la jeune épouse, qui préfère, et cela avec toute raison, le séjour de l’Angleterre à celui de l’Inde, les frais de l’éducation des enfants, tiennent