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LES ANGLAIS ET L’INDE.

yeiller les passants avec un intérêt tout gastronomique. La véracité indienne est si sujette à caution, il y eût eu tant d’audace à la bête fauve de venir se montrer à portée de fusil d’un camp d’un million d’hommes, que même les sportsmen les plus énergiques n’accordèrent pas la moindre foi à ce renseignement. Le lendemain, à la même heure, un homme de police nous annonça en toute hâte que ledit tigre, après avoir tué un homme, s’était réfugié dans une jungle voisine. En cinq minutes, le repas était terminé, les fusils prêts, et, montés sur des éléphants, nous nous dirigions vers l’endroit indiqué ; mais la gloire de venger la victime ne nous était pas réservée, des chasseurs plus heureux nous avaient devancés à la jungle, et nous n’arrivâmes sur les lieux que pour entendre les coups de fusil qui annonçaient la mort du redoutable monstre.


Nous ne pouvons mieux terminer ces études sur les Anglais et l’Inde que par cette esquisse du pèlerinage d’Hurdwar : si nous ne sommes pas resté inférieur au sujet, nous aurons illustré d’une manière complète en ces quelques pages l’un des plus grands faits des temps modernes, l’empire de l’honorable compagnie des Indes ! N’est-ce pas une scène vraiment extraordinaire que cette multitude innombrable de pèlerins attirés, auxixe siècle, des extrémités les plus éloignées du continent indien au pied des montagnes de l’Himalaya par la puissance de