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LES ANGLAIS ET L’INDE.

mandement actif des bataillons, Allemand de naissance, nommés Paules, venait d’être assassiné : les symptômes les plus alarmants d’insubordination éclataient parmi les soldats et les officiers, lorsque deux jeunes esclaves, pour aller rejoindre leurs amoureux, soldats européens, mirent le feu à la maison où elles étaient renfermées avec d’autres femmes de la suite de la begum et ses objets précieux, puis s’échappèrent au milieu du tumulte de l’incendie. Les deux esclaves ayant été découvertes dans le bazar d’Agra quelque temps après, la begum, à la suite d’une instruction sommaire, les fit fouetter et ensevelir vivantes dans des fosses ouvertes à l’avance devant sa tente, exemple terrible qui conquit pour plusieurs années le respect de cette soldatesque effrénée à l’autorité de son chef enjuponné.

En 1778, la begum embrassa la religion catholique, et épousa en 1793 un gentilhomme français, M. de Levassoult, qui se trouvait à cette époque à la tête des bataillons au service du Scindiah. Une catastrophe vraiment romanesque termina cette union. Les nobles sentiments de M. Levassoult, ses manière raffinées lui firent bientôt prendre en profond dégoût une position qui l’obligeait à un contact de tous les jours avec des hommes sans éducation et sans principes ; il ne pouvait de plus se dissimuler que la préférence de la begum lui avait attiré la haine acharnée des plus influents de ses officiers. Tous ces motifs le portèrent à entrer en relation avec l’autorité anglaise, à laquelle il demanda un sauf-conduit en vertu duquel il pût se retirer avec