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LES ANGLAIS ET L’INDE

indiens avaient conservé des droits de souveraineté sur des districts considérables, mais cela à la condition de rendre des impôts plus élevés que des officiers mahométans n’auraient pu le faire. Que les populations natives fussent donc passées complètement sous le joug musulman, ou qu’elles eussent conservé des semblants d’indépendance sous des princes indigènes, un système d’exactions coupables, de rapacité effrénée, dominait parmi les gouvernants, et les populations, odieusement pressurées, étaient réduites à la plus déplorable condition. Les jours de grandeur de Fempire de l’Hindostan étaient comptés : miné par la faiblesse des descendants d’Akbar et par la corruption des grands officiers de la couronne, le trône du Grand Mogol commença à crouler sur ses bases ; des dynasties s’improvisèrent au milieu des dissensions intestines ; la guerre civile étendit ses ravages dans toutes les provinces de Fempire, et le prince de la veille fut souvent le captif du lendemain. Longtemps encore toutefois le titre d’empereur de l’Hindostan demeura dans la maison de Timour, et ce fut en s’appuyant sur des firmans arrachés à la faiblesse du Grand Mogol, ou même scellés d’un sceau contrefait, que les nouveaux souverains légitimèrent aux yeux des populations leur autorité usurpée.

Au milieu de ce chaos, l’astre de la compagnie des Indes parut à l’horizon. Fondée uniquement pour favoriser les transactions commerciales entre l’Inde et l’Angleterre, elle avait obtenu du Grand Mogol le droit d’établir des comptoirs sur le territoire de son empire ;