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DEUX MOIS SUR LE GREAT-TRUNK-ROAD.

de la douleur de son mari un aussi splendide mausolée. Ce propos, s’il n’est pas vrai, me paraît presque vraisemblable, et de toutes les tombes qu’il m’ait été donné de voir, le Tarje est la seule qui me semble pouvoir le justifier. Peu d’époux peuvent toutefois illustrer leurs regrets d’une manière aussi magnifique. Le Tarje, construit avec des marbres que l’on fut obligé de chercher à 2 et 300 milles d’Agra, dans le district de Jeypore, ne put être achevé qu’après vingt-deux années, pendant lesquelles vingt mille ouvriers travaillèrent à la construction du monument. Les dépenses s’élevèrent à 3, 174, 802 liv. sterl. (environ 80 millions de francs). Quelques auteurs prétendent qu’un Français nommé Auslin de Bordeux, connu dans l’Inde sous le nom de Merveille-de-l’âge, peut réclamer la paternité de ce chef-d’œuvre, sans rival au monde.

Le tombeau élevé au village de Secundra, à 5 milles d’Agra, par l’empereur Djahan-Guîr à son père Akbar, s’il ne peut être comparé au Tarje, renferme d’admirables détails. Il se compose de trois ou quatre terrasses superposées, hérissées de petits pavillons, dont l’ensemble, d’un goût peut-être incorrect, n’en est pas moins très-original. Le corps du monarque repose dans le soubassement du monument et correspond avec un cénotaphe qui s’élève dans une salle à ciel ouvert située à la partie supérieure de l’édifice, dallée de marbre et de jaspe. Cette salle est entourée d’une muraille de marbre découpée à jour, en festons, en rosaces, en fleurs, en ornements exquis, dont la perfection ne le cède qu’au