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LES ANGLAIS ET L’INDE.

vrent le sol, les parois de la muraille, les ouvertures même par lesquelles pénètre une lumière mélancolique, sont de marbre, et l’on donnera une idée du travail prodigieux de ces fenêtres en disant que chacune d’elles renferme plus de huit cents petites ouvertures. Au milieu de la mosquée, une grille de marbre, découpée comme de la guipure, protège deux cénotaphes correspondant exactement aux tombes de l’empereur et de sa compagne, qui s’élèvent dans un caveau souterrain du monument. Des guirlandes de fleurs en mosaïque, des versets du Coran tracés en marbre noir, ornent les parois des cénotaphes, et un obligeant cicérone veut bien me traduire l’un de ces versets, terminé par l’expression d’un vœu que le prophète n’a pas exaucé : Et protége-nous contre la tribu des infidèles ! Mais c’est surtout à la lueur des torches que la voûte profonde apparaît dans toute sa féerique magnificence. Les flammes se jouent sur les surfaces polies du dôme et de la muraille, à travers les festons de la grille qui entoure les deux cénotaphes, en mille reflets chatoyants et capricieux. Vous avez sous les yeux une véritable scène de conte de fée, à laquelle il ne manque, je le dis à regret, qu’un génie bienfaisant et ailé, qui, sortant des flancs du tombeau au milieu d’une fumée odorante, viendrait otïrir au visiteur une lampe d’Aladin, ou tout au moins la classique poignée de pierres précieuses. Une dame anglaise, saisie d’enthousiasme à la vue de ces merveilles, s’est, dit-on, écriée qu’elle mourrait avec joie si elle était certaine d’obtenir