Page:Valbezen - Les Anglais et l’Inde, 1857.djvu/392

Cette page n’a pas encore été corrigée
382
LES ANGLAIS ET L’INDE.

du touriste ébloui l’étrange magnificence de ces luxes de l’Inde d’autrefois, dont il a tant entendu parler, et dont il a si peu jusqu’ici retrouvé les traces.

Le sol est dallé de marbre blanc ; les murs sont revêtus alternativement de plaques d’émail brun avec des fleurs de porcelaine en relief et de petits miroirs ; des peintures azur et or d’un goût délicieux couvrent le plafond ; mille niches revêtues de marbre sont creusées dans la muraille pour servir d’abri aux lumières. L’eau se répand en nappe dans une coquille de marbre aux exquises ciselures. Les autres appartements du palais ne le cèdent en rien à ces bains magnifiques. Partout le marbre, les ornements les plus délicats, des colonnes incrustées de pierreries : c’est un luxe fou, inouï, que celui de ce palais aérien et désert. La salle affectée aux audiences publiques du monarque, ouverte aux quatre vents, recouverte d’un dôme doré que supportent d’élégantes colonnettes de marbre émaillées de mosaïques de cornalines, de turquoises, d’émeraudes, de rubis, réalise toutes les merveilles des contes arabes. Devant vous, un jardin suspendu, digne de Sémiramis, avec des fontaines jaillissantes au bassin de marbre, des bosquets de roses et de jasmin, — et si vous détournez les yeux de ce coquet tableau, vous dominez à vol d’oiseau un des plus beaux panoramas qu’il soit possible d’imaginer : une immense et verdoyante plaine au milieu de laquelle s’élèvent les merveilleux édifices du Tarje et du tombeau d’Akbar, et que le flot argenté de la Jumna sillonne de ses replis capricieux. A la vue de ces