Page:Valbezen - Les Anglais et l’Inde, 1857.djvu/389

Cette page n’a pas encore été corrigée
379
DEUX MOIS SUR LE GREAT-TRUNK-ROAD.

la pierre, maladie qui tourmenta les quinze dernières années de sa vie. Son testament, l’un des plus volumineux qui soit jamais sorti de la plume d’un testateur, révèle un homme à idées nobles et généreuses. Sans oublier sa famille, ses dernières volontés ont doté richement des établissements d’éducation fondés à Lucknow, à Calcutta et dans sa ville natale, établissements qui, par reconnaissance pour leur patron, ont pris le nom de Lamartinière.

Le palais de Constantia, qui s’élève à quelque distance de Lucknow, et renferme une maison d’éducation dont la succession du général défraie libéralement l’entretien, est sans contredit l’une des plus curieuses constructions que l’on puisse imaginer. Il est difficile, même après une minutieuse visite, de deviner la destination première de ce gigantesque assemblage de briques et de mortier. Deux galeries semi-circulaires à un étage se rattachent au corps principal de l’édifice, surmonté d’une série, — cinq étages, je crois, — de petits pavillons, de terrasses superposées comme un véritable château de cartes, et ornées à profusion de statues de toute sorte, bergers Louis XV, Chinois et Chinoises, empereurs romains, dieux de l’Olympe et sages de la Grèce. Du haut de cette Babel, on découvre une vue vraiment magnifique : au revers du monument, la ville de Lucknow déploie le magnifique panorama de ses dômes dorés, de ses minarets élégants, de ses mille monuments, qui, vus de loin, comme toutes les choses de l’Orient doivent être vues, se présentent sous un aspect plein d’origina-