Page:Valbezen - Les Anglais et l’Inde, 1857.djvu/385

Cette page n’a pas encore été corrigée
375
DEUX MOIS SUR LE GREAT-TRUNK-ROAD.

ritoires d’Oude, les plus favorisés peut-être du continent indien, ne présentent partout que misère et désolation. Aussi les amis de la civilisation et de l’humanité doivent-ils appeler de tous leurs vœux le jour où ces riches contrées passeront sous la loi de l’honorable compagnie et où le dernier roi indépendant d’Oude aura pris place sous une de ces mosquées sépulcrales qu’il nous reste maintenant à visiter[1].

Les tombeaux des rois de Lucknow sont en grand nombre dans la ville, et quelques-uns fort dignes d’intérêt. Le tombeau d’Asuphuh-Dowlah, aïeul du roi Naseer-ul-Din, s’élève dans l’imambarafi ou cathédrale, au milieu de la solitude d’une des plus vastes salles du monde. Le tombeau de Naseer-ul-Dowlah, père du dernier souverain d’Oude, est un monument beaucoup plus coquet, et dont l’entretien, chose rare dans l’Inde, ne laisse rien à désirer. Un portique monumental, surmonté de minarets, conduit le visiteur dans un jardin de l’aspect le plus riant, tout garni de jets d’eau, de fleurs, de statues. À droite et à gauche au milieu du mur d’enceinte s’élèvent des monuments qui reproduisent en petit les formes du Targe d’Agra, et en fond de tableau la mosquée sépulcrale avec ses murs d’une éclatante blancheur et son toit hérissé de clochetons élégants aux dômes dorés. Dans la grande salle, autour du

  1. Nous devons faire remarquer que ces lignes étaient écrites avant le mois de décembre 1855, époque où lord Dalhousie termina sa longue et prospère vice-royauté en annexant les territoires d’Oude au domaine anglo-hindou.