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LES ANGLAIS ET L’INDE.

le vit rire ou on ne l’entendit parler. Il mourut presque subitement, après avoir avalé une grande quantité d’eau.

Il est temps de quitter l’homme sauvage, et, après cette longue digression, de revenir aux diverses curiosités que le palais de sa majesté d’Oude offre au voyageur. La transition ne demande au reste que peu de préparations oratoires, car le potentat indien, qui aime beaucoup les bêtes à l’instar de Shahabaham, — Shahabaham, le plus vrai de tous les caratères qui soit jamais sorti de la plume de ce fertile et charmant auteur, M. Scribe, — le roi de Lucknow, dis-je, entretient une oiselerie avec une collection magnifique de perroquets, une fauconnerie dont les veneurs improvisent fort obligeamment, moyennant backchich, au profit du visiteur européen, une chasse au pigeon ou au héron, et enfin une ménagerie de daims au milieu desquels se trouvent des antilopes et des boucs dressés au combat. Deux mots seulement de ce plaisir assez puéril de la royauté indienne. À peine en présence, comme de galants paladins, les deux boucs se précipitent l’un sur l’autre, et leurs têtes baissées s’entre-choquent avec un bruit tel que l’on s’étonne de n’en pas voir sortir immédiatement ce que la nature y a mis en guise de cervelle. Beaucoup plus gracieux est le combat des antilopes. Ces jolies bêtes aux formes élégantes enlacent immédiatement leurs cornes allongées, et luttent avec une énergie, une souplesse, des bonds capricieux, des ruses de guerre, qui feraient honneur à des athlètes accomplis.

Si chaque roi d’Oude, à son avènement, prend soin