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LES ANGLAIS ET L’INDE.

rang les combats d’animaux. C’est dans le palais où sont reçus les étrangers qui se célèbrent ces jeux, et malgré ce qu’ils ont de cruel, je regrette vivement de n’y avoir pas assisté. L’arène qui sert de théâtre ne rappelle en rien les cirques gigantesques des Romains. C’est une petite cour de quelques centaines de pieds carrés, dominée par des murailles élevées, sur laquelle ouvre au premier étage une galerie protégée par d’épais barreaux, d’où le spectateur peut saisir sans danger tous les détails de la lutte. Au rez-de-chaussée, une douzaine de loges qui servent de domicile aux gladiateurs à quatre pattes, héros de ces fêtes, n’étaient habitées, lors de ma visite, que par trois tigres ; mais un signe du maître suffirait à remplir ces vides, car le tigre abonde sur les territoires d’Oude, et il n’est pas rare de rencontrer dans les rues de Lucknow quelques-uns de ces animaux menés en laisse comme des chiens ou attachés à la chaîne à la porte des maisons. Le propriétaire d’une villa située sur la route des cantonnements anglais a eu la singulière fantaisie d’ériger en guise de loge de concierge, aux limites de son jardin, deux pavillons habités chacun par un tigre, dont les yeux brillants et les rugissements profonds doivent à la nuit occasionner plus d’un vertige au passant nouveau-venu en ces lieux.

Un voyageur anglais qui visita la ménagerie du roi d’Oude, il y a quelques années, raconte avoir vu dans une loge voisine des tigres un mamifère du genus homo, ou tout au moins quelque chose de fort approchant, que le gardien lui présenta sous le nom de junglee ke admee