royales, on ne saurait rien imaginer de plus mesquin : des murailles peintes à la chaux ou décorées d’arabesques ternies, des sophas fanés, des tapis éraillés, et dans les appartements favoris des bassins peuplés de poissons rouges, des pendules sans mouvement et sans voix, des collections de lithographies à bon marché dont les sujets forment souvent les plus bouffons contrastes. Pour n’en citer qu’un exemple, je parlerai d’un pavillon où une série de tableaux représentant les batailles de la guerre de la Péninsule se trouvent régulièrement entremêlés de dessins dont les sujets sont empruntés à l’histoire d’Atala et de Chactas, auquel sa peau brune et son costume plus que léger ont valu sans doute droit de cité dans le boudoir royal. Tout cela est bien loin de cette Inde des contes arabes, que le voyageur emporte naïvement dans sa cervelle. Vous pouvez toute* fois saisir au passage certains détails de la vie intime de cette royauté indienne et déchue qui ne sont pas sans intérêt. Les logements réservés au harem occupent plus de la moitié des bâtiments dans toutes les habitations royales, car le roi de Lucknow est sans contredit l’un des plus grands polygames de la terre ; son sérail se compose de cinq cents femmes, et il y a un mois à peine qu’il a eu la curieuse idée de parfaire quatre fois en un jour les cérémonies du mariage, cérémonies religieuses, bien entendu, conformément aux rites de la loi musulmane. Parmi les divertissements qui arrachent quelquefois aux délices du zénana ce représentant couronné de l’Inde du bon vieux temps, il faut placer au premier
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DEUX MOIS SUR LE GREAT-TRUNK-ROAD.