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DEUX MOIS SUR LE GREAT-TRUNK-ROAD.

vont s’étaler, sous vos yeux éblouis, des tapis de velours brodés d’or, des étoffes, des bijoux d’un admirable travail, trésors qui payeraient la rançon d’un roi et dépassent de beaucoup le budget d’un simple voyageur.

Il n’existe pas de résident européen dans la ville de Bénarès ; toute la communauté à peau blanche est réunie à la station, à 4 milles environ de la cité native, et reliée avec elle par une excellente route macadamisée, infestée de tribus de singes sacrés que protège le respect superstitieux des natifs, et qui régnent en maîtres sur les bords des tanks, les toits des maisons et les arbres des jardins. La station est bâtie, sans plan régulier, aux environs des édifices qui renferment les tribunaux, les caisses publiques, la prison, le collège et les lignes militaires. Les maisons à un étage, blanchies avec soin, avec leurs persiennes vertes et le vaste jardin qui les entoure, présentent un coup d’œil élégant, mais qui se reproduit incessamment dans tous les chefsllieux de district de l’Inde. Et l’uniformité n’est pas seulement dans les rues : éléments sociaux, occupations, plaisirs, sujets de conversation, rien ne varie dans ces petites colonies européennes échelonnées au milieu du vaste empire indo-britannique. Le personnel officiel d’un chef-lieu de district se compose invariablement d’un commissioner, d’un juge, d’un collecteur, d’un magistrat, de quelques assistants, et des officiers d’un ou de plusieurs régiments, tous gens dont la vie pourrait facilement se réduire aux termes d’une formule géométrique. La promenade au lever du soleil, les tra-