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DEUX MOIS SUR LE GREAT-TRUNK-ROAD.

gnerie y est plus répandu qu’en Europe, il faut aussi faire la part des ardeurs du climat, des ennuis de la vie même dans les plus grands centres, où les jours se suivent et se ressemblent avec une désespérante monotonie. Nous n’hésitons donc pas à le dire, certains récits de voyageurs anglais, anglais surtout, ont étrangement calomnié la société des exilés des trois présidences. La moralité commerciale de l’Inde, si attaquée, vaut même beaucoup mieux que sa réputation, et dans les catastrophes récentes où ont péri tant d’intérêts respectables, l’entraînement des spéculations a eu beaucoup plus de part que la fraude, à n’en juger que par l’événement et le petit nombre de fortunes impures faites dans ces désastres. Il est au reste un caractère distinctif de la société anglo-indienne, c’est la libéralité avec laquelle elle répond à tous les appels faits à sa générosité. Du cap Comorin au pied de l’Himalaya, toutes les bourses s’ouvrent à l’envi avec une prodigalité sans bornes devant une idée généreuse, une infortune respectable : c’est là un trait saillant de la famille européenne de l’Inde, que ses détracteurs les plus acharnés ne sauraient lui refuser sans nier l’évidence, et que nous aimons à signaler comme le meilleur complément de nos observations.

II. Bénarès.

D’excellents waggons, qui ne le cèdent en rien pour le confort et l’élégance aux voitures les mieux entendues des chemins de fer de l’Europe, conduisent le voyageur